Accompagner l’énergie du Bois pour vivre cette saison en toute légèreté
Le 20 mars est désigné comme le premier jour du printemps sur notre calendrier, mais en fait il marque l’équinoxe et pour la médecine chinoise traditionnelle nous entrons dans l’énergie de la saison début février, à la deuxième nouvelle lune après le solstice d’hiver.
L’organe le plus concerné par ce mouvement est le Foie, et plus précisément le couple de méridiens Foie/Vésicule biliaire au rôle très important, dont la saison est reliée à l’énergie du Bois, associée à la saveur acide, à la couleur verte, à l’émotion colère et à la vue.
Mus par par « notre médecin intérieur » , nous ressentons, du reste, le besoin de nous alléger des toxines accumulées et de nous régénérer.
Fatigue générale, manque de tonus, teint terne et brouillé, digestion ralentie… sont le signe d’un encrassement : nos cinq émonctoires (foie, intestins, reins, peau et poumons) « portes de sortie » des toxines produites par notre métabolisme, sont , à la fin de l’hiver, souvent débordés par une production trop importante de déchets indésirables dus essentiellement à une alimentation trop abondante, trop riche en « mauvaises » graisses, en protéines carnées, en sel et en sucre, composée de trop d’aliments raffinés et industriels, carencée en fruits et légumes…
De plus, le printemps rime pour certains avec allergies : nez qui pique, éternuements, gorge qui gratte, irritation des yeux, démangeaisons.…
Rien n’est plus efficace que de les prendre en amont pour en atténuer les réactions.
Indispensable cure de drainage !
Ces toxines qui ne seront plus correctement éliminées vont s’accumuler, s’infiltrer dans nos tissus et rendre les liquides nourriciers dans lesquels baignent nos cellules de plus en plus acides.
Or, lorsque l’organisme est durablement trop « acide », ce qui se mesure par un pH urinaire bas (inférieur à 6,5), s’installe une acidose chronique, source de nombreux troubles de santé : fatigue chronique , inflammation des tissus, calculs rénaux, diminution des défenses immunitaires, problèmes de peau, pathologies articulaires et ostéoporose...
Une cure de drainage avec des plantes dépuratives à visée anti-allergique, anti-inflammatoire et antioxydante apparaît comme le moyen le plus naturel et le plus efficace :
- sphère digestive (foie, vésicule biliaire et intestins) : Artichaut, Boldo, Chardon-marie, Desmodium, Chicorée (feuilles et racine), Fumeterre, Gentiane (racine) , Guimauve (racine), Menthes, Racine de Pissenlit, Radis noir, Romarin, Thym…
- reins : Aubier de tilleul, Bouleau, Busserole, Chiendent, Cassis, Fenouil, Frêne, Orthosiphon, Reine des prés, Queues de cerise…
- peau : Bardane, Pensée sauvage…
- poumons : Bourrache, Bouillon blanc, Eucalyptus, Hysope, Pin, Plantain, Sapin, Sureau…
Selon les goûts et le mode de vie de chacun, ces plantes peuvent être prises sous forme de tisane, en extraits fluides sans alcool, en teinture-mère, en macérât glycériné (gemmothérapie), en gélules de poudre de plante…
Plusieurs laboratoires composent des draineurs liquides prêts à l’emploi : Draineur 5 émonctoires de Diet-Horizon, Santox bio de LT Labo, draineur dépuratif aux probiotiques et foie de Mieux Vivre la Vie, l’élixir du Suédois du Dr. Theiss, Complexe Dépuratif GC07 du laboratoire Herbalgem… etc.
Sans oublier la merveilleuse sève de Bouleau : excellent draineur des reins, du foie et du pancréas, elle active la diurèse et l’élimination des déchets organiques et notamment des déchets acides.
Mais avant tout, garantir par une alimentation adaptée l’équilibre acido-basique et une fonction digestive optimale ( c’est-à-dire assurant une bonne assimilation des nutriments vitaux et une bonne évacuation des déchets produits par notre métabolisme), aidera à « mieux vivre en santé » le printemps.
Car il est primordial de comprendre que notre organisme ne pourra pas assimiler et utiliser les nutriments nécessaires et ce, malgré une alimentation de qualité, s’il est trop chargé en toxines et s’il présente un niveau d’acidité trop élevé.
Ainsi est-il essentiel de veiller à la bonne santé de son foie et de sa flore intestinale et d’alcaliniser son organisme en adoptant une diététique préventive.
Comment faire en pratique ?
- Épargner son foie : les symptômes des allergies printanières sont, en médecine chinoise, liés au Foie. Organe majeur de la gestion des déchets de l’organisme, surchargé, il détruira imparfaitement l’histamine (neuromédiateur impliqué dans les phénomènes allergiques) produite en excès par le corps.
- Chouchouter son intestin : manger des fibres pour drainer l’intestin, introduire des prébiotiques et des probiotiques naturels pour favoriser la recolonisation des « bonnes » bactéries de la flore. Le stress chronique subi ( professionnel) ou que nous nous imposons (sport intensif par exemple), le stress issu de notre alimentation (aliments mal digérés comme ceux contenant du gluten et du lactose) enflamment notre intestin et détériorent sa flore. Or, le tissu lymphoïde intestinal (tissu composé des cellules de défense de l’organisme) représente la plus grande masse lymphoïde de l’organisme faisant de cet organe l’acteur principal de l’immunité. Une flore en mauvais état favorise donc les allergies. Légumes lacto-fermentés et leur jus, pollen frais, boissons fermentées comme le Kéfir et le Kombucha, sont des probiotiques naturels.
- Respecter l’équilibre acido-basique en limitant les aliments acidifiants (produits carnés et laitiers, sucre, café, thé noir…) en accompagnant les aliments acidifiants mais indispensables de par leurs qualités nutritionnelles comme les légumineuses et les oléagineux, d’aliments alcalins (manger des lentilles avec des légumes verts et des noix avec des pommes) et en augmentant l’apport de légumes et de fruits, principaux aliments alcalinisants, peu cuits et crus.
Alors pour accompagner une cure de drainage par les plantes de 20 jours, mettons notre assiette au vert en adoptant une alimentation quasi végétarienne !
Avec quoi remplirons-nous nos assiettes ?
- de légumes crus et peu cuits à basse température en n’oubliant pas que notre foie et notre intestin adorent les verdures et les jus verts riches en chlorophylle : salades composées de roquette, cresson, épinards et autres jeunes pousses amères de printemps, soupes d’orties et de fanes de légumes nouveaux (carottes, radis, navets, blettes…) choux de toutes sortes dont la teneur en vitamine C et en composés sulfurés leur confèrent une action détoxifiante ;
- de légumes lacto-fermentés, probiotique naturel et de végétaux riches en fibres solubles, prébiotiques qui nourrissent les « bonnes » bactéries (artichaut, asperge, poireau, pissenlit, ail, oignon, topinambour, banane…)
- de protéines végétales comme les céréales complètes en réduisant toutefois le blé qui est la plus acidifiante (sarrasin, quinoa, riz, millet…), les légumineuses et les oléagineux (fruits secs et graines diverses) , deux sources de protéines moins acidifiantes grâce à leur richesse en minéraux alcalins (calcium, magnésium, potassium) ;
- de bonnes graisses végétales issues d’huiles de première pression à froid en privilégiant celles riches en oméga-3 (colza, noix, cameline, lin, chanvre) qui sont de puissants anti-inflammatoire ;
- d’aliments « vitalité » et riches en antioxydants (sélénium, vitamines A, C, E, caroténoïdes) comme les graines germées, les algues dont la Spiruline et la Chlorella, les herbes fraîches, les fruits & légumes vert foncé, jaunes, orange, rouge.
N’oublions pas que la Médecine Chinoise traditionnelle nous rappelle que la saveur acide devrait dominer dans nos assiettes car elle stimule foie et vésicule
Bien que les cinq saveurs doivent être représentées dans une assiette équilibrée, le goût acide, doit être privilégié mais sans excès.
Tout en favorisant les légumes racines doux favorables à la Rate (pour la soutenir et éviter l’excès du Foie) et encore un peu les légumes piquants favorables au drainage des poumons (nécessité de surveiller le système respiratoire à cause des premiers pollens dispersés par le vent)
Voici une liste d’aliments particulièrement adaptés pour le printemps :
– légumes : ail, ail des ours, asperge, artichaut, betterave rouge, brocoli (chou-fleur et tous les choux de printemps) carotte nouvelle, champignons, cresson, échalote, épinard, fenouil, navet de printemps, oignon de printemps, orties, oseille, petits pois, pissenlit, radis (noir et rose), salades cultivées et sauvages …
– légumineuses & céréales : épeautre (contient du gluten), orge (contient du gluten), millet (sans gluten), soja (légumineuse = sans gluten)
– protéines animales : poisson, volaille (modérément)
– fruits frais : abricot, ananas, cerise, citron, fraises, kiwis, rhubarbe
– épices et plantes aromatiques : curcuma, persil, romarin, sauge, thym…
– algues et graines germées
Cuisson : cuissons à basse température (vapeur, étouffée) ou très courte au wok sans oublier de diminuer le sel (saveur de l’énergie du Rein qui laisse place à la saveur acide)
Le geste de la saison : pour stimuler le système digestif et détoxifier l’organisme, boire un verre d’eau tiède additionnée du jus d’un demi-citron à jeun (voir article sur les vertus du citron)
La boisson du printemps : le thé vert ! Mais également une tisane à base de copeaux d’aubier de tilleul, de racines de bardane et de pissenlit , de semences de fenouil, d’ortie, de feuilles de romarin et de fleurs de sureau
L’aliment phare de la saison : le radis noir, reconnu comme crudité stimulant la sphère hépato-biliaire, il fait aussi partie de la pharmacopée chinoise qui le prescrit comme régulateur.
Article rédigé par Christine Calvet, Nutritionniste Naturopathe chez Nouribio Market